Hélène Keller-Lind schreef 23 december 2006 in Actualté Juive


Talent.

Createur, artiste et humaniste foisonnant


La tres riche carrière d'Herman Van Veen a débuté de manière aussi originale que son art : un instituteur astucieux remarqua que ce garçon de dix ans sifflait tout le temps d'une manière très mélodieuse. Et lui conseilla d'étudier le violon. Au sortir de la guerre, cette famille hollandaise n 'aurait pu acheter d'instrument, et c'est un rescapé des camps, Abraham MOCK, qui, ayant perdu une main, lui offrit son violon. Ce fut, dit l'artiste, " le début d'une vie peu commune. " Début sous le signe de la Shoah et du judaïsme, lui dont la grand-mère maternelle était juive, dont les oncles maternels fréquentaient la synagogue, mais dont la mère évoquait peu cette identité.

Il en a pourtant été marqué, au point d'être, entre nombre d'autres titres et fonctions, l'Ambassadeur de la Fondation Music in the Middie East. Qui organise des concerts avec " de Jeunes musiciens juifs, palestiniens, libanais, jordaniens ou égyptiens. Qui ne se haïssent pas mais ne se comprennent pas. " Et il se remémore " la plus belle des expériences qui consiste à les recevoir chez soi. " Conscient des difficultés, il ne veut voir que l'espoir que donnerait un jour un succès en la matière.
Son premier amour étant la musique, il choisit le Conservatoire. Puis fut marqué par " un spectacle d'avant-garde donné à Amsterdam qui mêlait danse, musique, chansons " et se dit que c était cela qu 'il voulait faire. Avec des amis, il monta une parodie sur son Conservatoire, mêlant Bach, Mozart, Vivaldi et humour. Dans l'assistance quelqu 'un le remarqua et

Lui demanda de preparer un spectacle pour un mariage. Depuis lors il cree et joue de par le monde au gré de rencontres. A la musique, il a ajouté danse, théâtre, puis film. Avec pour but plaisir et joie mais aussi le sérieux de sentiments qui lui viennent sans qu il y réfléchisse. Amour transmis à trois de ses enfants, le quatrième étant banquier !

Il joue du violon, du piano, écrit pour ces instruments ainsi que pour guitare ou accordéon. Chante. Joue. Ecrit textes et poèmes. En plusieurs langues. Et, ce n 'est guère surprenant, a épousé Gaëtane, danseuse et chorégraphe francophone de Belgique.

A 17 ans, ayant lui-même souffert de malnutrition pour cause de guerre, II devint membre de l' UNICEF pour aider d'autres enfants. Et voyagea de ce fait avec Danny Kay, autreJuif marquant dans sa vie, et Péter Ustinov. Trouvant l'UNICEF trop lent il créa des associations, dont une Fondation qui porte son nom, pour défendre " les droits des enfants si souvent oubliés. " Ce qui lui valut de recevoir la Martin-Buber Plaquette, entre autres décorations et prix prestigieux dont il ne parle pas. Son actualité artistique à Paris est double. Avec " Mata Hari, " beau spectacle musical inventif qui veut réparer " cette erreur historique qui a coûté la vie aune femme accusée à tort d'espionnage. " Avec son épouse Gàetane dans le rôle principal. Et il chantera " Chapeau " à la salle Gaveau les 27 et 28 décembre prochains.



Hélène Keller-Lind