Jean-Claude Levy schreef 2 december 1983 in Révolution
Herman Van Gee
Il arrive sur scène un jour de pleine lune, voix tendre, tout à coup
grave et forte, promène sur les planches une valise, un vélo, un
quignon de pain, rencontre un acolyte avec qui il ‚change quelques
balles ... . Il s'agirait plutôt de balles de ping-pong mais il ne tire
pas à blanc - si je puis me permettre cette image à propos de ce
pacifiste avéré‚ qui arpente les champs de mines de l'entreprise de
démolition anglo-américano-franco-germano-russe en criant :
,,halte-là!'' -, il fustige les adeptes d'une multitude de petits travers et de
grandes manies, tortionnaires en tout genre du quotidien ou de
l'exceptionnel: il meuble la scène d'hommes et de femmes
multiples, du batteur de tr‚teaux aux folles de la place de Mai, quelques
personnages baignés d'une douceur fugitive, il orchestre un
concert de rires et, après dix rappels, s'en va comme un quidam avec
son astre sur l'èpaule! Herman Van Gee fait partie de ces hommes a
tout faire du spectacle qui touchent à toutes les disciplines, chant,
geste, gromelo, rime et rythme, qui travaillent l'informe pour
produire des dessins élaborés, specifiques, qui leur appartiennent en
propre, inimitables. Il y a beaucoup d'appeles dans le genre et très
peu d'élus, genre Zouc ou Devos. Quand Herman Van Gee
reviendra au printemps, ne ratez surtout pas son spectacle!
Jean-Claude Levy
Révolution, 2/8 december 1983
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