Daniel Pantchenko schreef in Chorus nummer 45 / automme 2003

Herman van Veen

CHAPEAU



Autrement- Quartier des rivières - Le temps - Un bisou - Elle ne peut autrement -Kwinten (Quintes) -Guigui -Tes bisous sont plus doux que - Les yeux de ma mère -Maarten Maarten - Sarah - Une infinie tendresse - Plus accroc - Peut-être que c'est une valse - L'amour - Plus tard. W'31 - Harlekijn Records/Act'M-Como-tion-Next Music)

Herman van Veen est un artiste et un homme hors du commun. Accessoirement, depuis vingt ans qu' il vient en France - où il reste méconnu -, il confirme l'absence de curiosité et de prise de risque des soi-disant " grands professionnels " des médias. Cela en frise même l'incompétence... Sans entrer dans le détail [voir Chorus 32, De passage] , rappelons que ce Hollandais inclassable (compositeur, écrivain, auteur de théâtre, poète, mime, comédien, metteur en scène, clown, cinéaste...) a sorti à ce jour 128 disques en cinq langues ! Sous-titré Le Very Besten VF, celui-ci est le 127e et le 4e en français, après Chante en VF (1985), Des bleus partout (1990) et Tes bisous sont plus doux (2000), Moustaki, Anne Sylvestre et Jean-Claude Vannier, surtout, ayant signé l'adaptation de certains textes, au gré des années.

Edité à l'occasion d'une série de spectacles à Paris (dernière le 27 septembre), le nouvel opus reprend plusieurs titres des précédents (" Une infinie tendresse ", " Peut-être que c'est une valse ", " Autrement ", " Un bisou "...), ainsi que de superbes instrumentaux composés par Herman ou cosignés avec sa fabuleuse guitariste complice, Edith Leerkes.

Outre un clin d'œil à Michel Jonasz (" Guigui ") et à Arno (" Les yeux de ma mère "), il offre aussi quelques petites merveilles de sensibilité mouillée d'humour, où les souvenirs d'enfance prennent une large part (" L'amour ", " Quartier des rivières "),éclairants'il en était besoin la démarche profonde d'un homme qui a gardé son regard de petit garçon, la savoureuse capacité d'étonnement d'un clown total qu'il se plaît à redevenir. Et puis, accompa gné par une formation musicale multiple et axée sur les cordes (quatuor, orchestre d'Amsterdam, Trio Rosen-berg guitares/basse du précédent disque...), il chante, il chante vraiment. A voix lyrique, ou d'une infinie douceur. A talent unique. Daniel Pantchenko